Robert Prévost est devenu membre de la Société historique de Montréal à l’âge de 19 ans, alors qu’il débutait dans le journalisme au Petit Journal. Parallèlement à ces occupations professionnelles, il a accumulé, durant sa longue carrière, une imposante documentation sur l’histoire, en particulier celle de Montréal, et publié 38 ouvrages dont Montréal, la folle entreprise, un succès de librairie lancé à l’occasion du 350e anniversaire de Montréal qui lui a mérité le Prix Percy-W.-Foy en 1992.
Décédé le 26 octobre 2007, Robert Prévost s’est illustré non seulement par ses écrits, mais aussi par son attachement à la Société à laquelle il a fait don de sa bibliothèque, soit quelque 40 000 livres et documents. En outre, il a eu la générosité de désigner la Société comme partie de sa succession.
Après avoir consacré 17 années au journalisme, Robert Prévost a œuvré durant 32 ans à la fonction publique du Québec, comme directeur de l’Office provincial de publicité, de l’Office de tourisme du Québec, puis comme sous-ministre adjoint au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pèche, sans parler d’un séjour de quelques années à Paris en qualité de Commissaire général au tourisme du Québec à l’étranger.
Le président de la Société historique de Montréal, M. Jean-Charles Déziel, a précisé en ces termes «que par ce prix Robert Prévost du 150e anniversaire, la Société veut exprimer sa reconnaissance envers un de ses plus grands bienfaiteurs en souhaitant que d’autres Montréalais fassent preuve du même engagement en faveur d’un organisme qui persiste depuis 150 ans à promouvoir l’histoire». Ce prix est octroyé tous les trois ans.
Liste des récipiendaires du prix
2018 – Yves Desjardins
Le Mile-End: 200 ans d’histoire, Québec, Septentrion, 2017.
Yves Desjardins, journaliste à la retraite et membre de Mémoire du Mile End, publie Histoire du Mile End, un livre fascinant qui raconte les mille vies de ce quartier métissé dont on a souvent prédit la mort. On y trouve un fabuleux hommage à son père, aujourd’hui décédé, qui avait des racines dans le Mile End depuis 1909. C’est aussi un hommage aux générations d’immigrants qui ont fait du quartier un espace créatif et dynamique, emblématique de la diversité montréalaise. Un quartier où, dès la fin du XIXe siècle, la cohabitation de plusieurs cultures, langues, religions et classes sociales était la norme. Une telle diversité dans un espace aussi restreint est unique à Montréal. (La Presse, Rima Elkouri)
2015 – Gilles Lauzon
Pointe-Saint-Charles: l’urbanisation d’un quartier ouvrier de Montréal (1840-1930), Québec, Septentrion, 2014, 245 p.
À la Pointe, comme on dit couramment, cohabitent d’abord des Irlandais catholiques, des protestants d’origine britannique et des francophones venus des campagnes environnantes, rejoints au début du XXe siècle par des immigrants d’Europe de l’Est.
À l’échelle du quartier et à travers le parcours des Mullins d’Irlande, des Turnbull venus d’Écosse et des Galarneau mariés à L’Assomption, on découvre les lieux de travail issus de l’industrialisation, à commencer par les ateliers ferroviaires près du pont Victoria, de même que les églises, les écoles, les rues commerciales et, surtout, les maisons où l’on habitait, une approche qui permet de conjuguer découvertes patrimoniales et connaissances renouvelées sur les conditions de vie.
Les joies et la confiance en l’avenir y occupaient certainement autant de place que les malheurs et les moments de découragement. Sommes-nous si loin d’eux ? (Les Éditions Septentrion)
2015 – Mathieu Lapointe
Nettoyer Montréal. Les campagnes de moralité publique, 1940-1954, Québec, Septentrion, 2014, 395 p.
Corruption, collusion, morale douteuse, Montréal doit assainir ses moeurs politiques. Nous sommes dans la décennie 1940-1950, alors que des groupes de citoyens luttent, en vain, pour la tenue d’une enquête publique sur la tolérance policière des maisons de prostitution, de jeu et de pari. C’est alors qu’entre en scène un dénonciateur-vedette, l’avocat Pacifique «Pax» Plante, ancien directeur adjoint de la police, qui accuse les plus hautes autorités municipales de corruption et de complicité avec la pègre.
Mathieu Lapointe retrace la révélation graduelle du scandale au fil des reportages et des enquêtes, en resituant les événements dans leurs contextes tant locaux que nord-américains, à partir de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à la première élection à la mairie de Jean Drapeau en 1954. L’auteur a également reçu le prix de la Présidence de l’Assemblée nationale en 2015 pour cette étude. (Les Éditions du Septentrion)
2008 – Roger Chartrand
Le Vieux-Montréal, une tout autre histoire, Québec, Septentrion, 2007, 327 p.
L’ouvrage de Roger Chartrand est particulièrement original. Il retrace avec minutie et rigueur la chaîne des occupants, propriétaires et locataires qui se sont implantés dans le Vieux-Montréal et contribué à son développement. Le lecteur peut donc faire revivre l’histoire des principaux bâtiments du Vieux-Montréal, du temps de la Nouvelle-France en passant par les transformations suscitées par la communauté anglophone jusqu’aux développements les plus récents qui continuent à façonner le plus ancien quartier de Montréal.
Roger Chartrand est diplômé en arpentage et en génie forestier de l’Université Laval. Les milliers de plans et de titres qu’il a consultés en tant qu’arpenteur géomètre ont contribué à aiguiser sa passion pour le Vieux-Montréal.